Fab Tranzer
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Fab, pour commencer, peux-tu me parler de la manière dont la musique s'est immiscée dans ta vie ?
Oui, c'est assez simple...
J'ai commencé à écouter de la musique via les enregistrements d'Elvis Presley. Ma maman en était une grande fan et elle possédait une quinzaine d'albums vinyles de cet artiste.

Je me souviens que, chez nous, dans le couloir il y avait un poster grandeur nature le représentant. C'est l'atmosphère dans laquelle j'ai grandi !
Les premiers sons de guitares qui sont venus à mes oreilles étaient, de ce fait, ceux de Scotty Moore et James Burton. Voila pour l'ambiance !
 
Avant toi, y avait il déjà des musiciens dans ta famille ?
Ma grand-mère paternelle jouait du piano. Plus tard, après le divorce de mes parents, ma mère s'est remariée avec un homme qui était guitariste professionnel dans les années 1960. Il faisait partie de la scène Yé-Yé, dans un groupe qui se nommait Les Barons.
 
A titre personnel, quand as-tu commencé la pratique de la guitare ?
C'était vers l'âge de 15 ans. Mon beau-père m'avait prêté sa Fender Stratocaster de 1965. Je me souviens encore du son de la réverb' dans le twin. C'est un truc qui m'avait totalement envoûté...
 
Outre Scotty Moore et James Burton. Quels étaient les guitaristes qui avaient la plus grosse influence sur toi à l'époque ?
Après Elvis Presley, j'ai traversé une période New Wave. J'écoutais Depeche Mode, The Cure et tout ça (rires). Puis il y a eu Pink Floyd et AC/DC...
Par la suite, à l'âge de 18 ans, j'ai rencontré Freddy Koella (guitariste alsacien, exilé aux Etats-Unis, qui a joué avec Zachary Richard, Willy DeVille, Bob Dylan etc...). C'est à son contact que j'ai eu une véritable "révélation Blues", je me suis mis à m'intéresser à cette musique.
C'est au moment d'intégrer une école à Nancy (Centre Musical et Créatif de Nancy)  que j'ai découvert Robben Ford et des artistes de cet acabit.
 
Justement, peux-tu revenir sur ton apprentissage de la guitare ?
Quand j'avais 15 ans j'ai commencé à intégrer des groupes de quartier avec lesquels je répétais dans des caves, nous interprétions des reprises. Un peu plus tard, j'ai fait des la variété au sein d'orchestres de Bal puis, après mon bac, j'ai intégré le CMCN. J'y ai appris la théorie et l'harmonie. A ce moment là, je jouais déjà dans des groupes et je n'avais pas besoin de prendre des jobs d'été comme les camarades de ma génération.
 
Quels étaient, justement, tes premiers contrats professionnels ?
Je devais avoir 16 ans et je jouais avec un groupe nommé The Running Mouse. Nous faisions la première partie d'un autre combo qui se nommait Sens Interdit. Pour notre premier concert chaque membre a, respectivement, gagné 90 francs. Nous sommes directement allés les "claquer" dans le premier bar qui s'est trouvé sur notre route (rires). C'était super !
 
Est-ce qu'il y a eu d'autres collaborations, dans la région Alsace, avec des artistes locaux qui ont une réputation un peu plus importante ?
Absolument !
Dans les années 1990, j'ai joué avec beaucoup de monde dans le secteur. Avec Jackson Mackay que tu connais bien, Virginie Schaeffer, une chanteuse lyonnaise de Country qui se nomme Vicky Layne et avec de nombreux musiciens issus de l'agglomération mulhousienne comme le bassiste Franck Bedez...
 
Quand et pour quelles raisons, as-tu décidé de t'installer aux USA ?
J'en rêvais depuis que j'étais gosse, j'ai toujours eu cette espèce de fantasme américain...
Je suis allé, pour la première fois, à Nashville en 1991. J'y suis retourné, plus tard, afin d'y enregistrer un album avec Jackson Mackay. Les années sont passées et, arrivée la trentaine dans les années 1990, je me suis dit qu'il était trop tard... qu'on peut déménager aux USA à l'âge de 20 ans mais pas à 30...

Il se trouve que j'ai rencontré une américaine en Allemagne. Elle est devenue mon épouse et, après quelques années passées en France, nous avons décidé de déménager. J'avais 34 ans et je me suis dit "allons-y!".
 
T'es-tu directement installé dans la Mississippi ?
Non, nous nous sommes installés dans le nord de la Floride, à Tallahassee, au sud de la frontière avec la Georgie. C'est le terroir des Allman Brothers et c'est là que j'ai rencontré Butch Trucks ainsi que Derek Trucks qui vivent entre Jacksonville et Atlanta.
Dans cette région, on trouve toute une communauté Southern Rock et Blues...
 
Je crois que tu as affiné ton jeu avec des proches de la famille Trucks... 
Oui, mon grand copain là-bas est Mississippi James qui est une espèce de "gourou" local de la guitare. Il a été le professeur de Derek Trucks quand ce dernier avait douze ans. Nous nous sommes liés d'amitié et passions beaucoup de temps ensemble. C'est lui qui m'a présenté Derek, Butch ainsi que Warren Haynes, le guitariste des Allman Brothers. Tout cela constitue de bons souvenirs...

Connaissais-tu déjà des musiciens américains avant de t'installer là-bas. Avais-tu des contacts sur place ?
Oui, surtout à Nashville...
J'avais eu l'occasion d'accompagner l'harmoniciste Charlie Mc Coy, originaire de cette ville, en Europe. Je suis toujours resté en contact avec lui et nous nous sommes retrouvés après mon déménagement. Je connaissais aussi Andy Reiss qui est un des "vétérans" des studios de Nashville. Bref, ce sont surtout avec des gens issus de cette ville que j'avais des contacts avant de m'installer outre Atlantique.
 
Par quel biais as-tu commencé à travailler là-bas. T'es-tu intégré à un réseau bien particulier ?
Quand j'ai déménagé en Floride j'ai commencé à m'intéresser aux "séances en ligne". J'avais envie de rester en contact avec les gens avec lesquels je travaillais en Europe. Nous avons créé le site iOverdubs.com qui proposait les services de musiciens à travers internet. C'est par ce biais que j'ai affiné mes contacts à Nashville et que j'ai pu y rencontrer un producteur qui est spécialisé dans le business des démos. Ceci constitue l'une des sources de travail les plus importantes à Nashville.

Le but étant de permettre à un songwriter de placer un titre sur un album qui se vend. Il y a toute une industrie qui s'est développé à travers cela car les songwriters ont besoin d'enregistrer ces démos afin de pouvoir les présenter aux maisons de disques et aux artistes.

Dans les années 1990 plus de 400 studios étaient spécialisés dans ce domaine à Nashville. Aujourd'hui ce travail se réalise surtout en ligne, via internet. C'est grâce à ce producteur que j'ai pu m'installer à Nashville, il m'a présenté des gens etc...
 
On dit qu'il y a un syndicat de musiciens très puissant et très protectionniste dans cette ville. A-t-il été facile, pour le français que tu es, de t'intégrer ou as-tu été confronté à certaines tensions ?
Les deux !
J'ai des collègues qui m'ont dit "mais que fais-tu ici, tu ne serais pas mieux à faire de la musique en Europe ? Vous y êtes mieux payés et les gens y sont plus polis" !

Il faut savoir que ce syndicat, The Union, n'est plus du tout puissant. C'est quelque chose qui est en obsolescence, même les plus jeunes musiciens critiquent The Union. Ils ne sont pas conscients du fait que cet organisme peut les aider. Ils voient cela comme des empêcheurs de tourner en rond, comme des gens qui interdisent beaucoup de choses... donc ça ne les intéressent pas.

La musique "live" à Nashville a, aussi, beaucoup évolué. Cela ressemble à ce qui se passe à Los Angeles. Il y a beaucoup de groupes de jeunes qui payent pour louer un Club afin de jouer. Il y a 20 ans c'est les Clubs qui payaient les musiciens et, maintenant, c'est l'inverse. Le cadre légal de Union est dépassé, ce syndicat n'a plus grand chose à dire là dedans. C'est parti en déliquescence... 
 
Tu as aussi tourné aux USA. Comment as-tu ressenti la scène locale par rapport à la façon dont sont considérés les musiciens qui viennent s'y produire ?
Il y a un aspect culturel qui m'a beaucoup marqué....
Quand tu te produits dans un Club, le serveur vient te voir pour te poser des questions sur le type de micros que tu utilises sur ta guitare...
La musique, surtout le Blues et toutes les musiques roots américaines, sont vraiment enracinées dans la culture. C'est un contexte complètement différent par rapport à l'Europe...
 
En te produisant dans de tels "viviers musicaux" (tu as intégré la scène Country à Nashville et t'es beaucoup frotté au Blues dans le Mississippi), sens-tu que tu en as retiré quelque chose d'un point de vue personnel. Ton jeu de guitare s'est-il forgé voire transformé au contact de tous les musiciens que tu as croisés ?
Complètement, je pense que cela m'a transformé...
Pour jouer la musique d'un endroit, il faut avoir une connaissance de la culture qui l'entoure. La musique vient de la culture...
Le Blues évoque des histoires... Il faut comprendre le contexte culturel et les paroles...

Quand, dans les années 1990, j'accompagnais des artistes américains en Europe je ne comprenais pas les paroles des chansons que je jouais. Quand tu es coupé du contexte c'est vraiment très différent...
Quand tu comprends les histoires, tout un univers s'ouvre à toi. Je pense aussi que le phrasé est lié à la langue, quand tu maîtrises bien une langue cela se ressent dans ton phrasé musical. C'est une théorie que j'ai...
En effet, j'ai constaté que ma manière de jouer avait changé en même temps que mon élocution anglaise.
 
Quels sont les artistes américains avec lesquels tu as le plus travaillé sur place ?
J'ai beaucoup tourné avec Mississippi James et j'avais un trio de Blues avec Lyn Shaw et Butch Strubble. Nous avons vraiment écumé le Chitlin' Circuit dans des états tels que la Georgie et l'Alabama. Nous avons fait cela pendant un long moment. Ceci dit, le gros de mes activités aux USA se passe en studio...
 
Tu évoquais le Chitlin' Circuit qui est très spécifique. Vu d'Europe on a l'impression que c'est l'un des derniers circuits Blues réservé à un public majoritairement noir. Est-ce vrai ?
Nous avons joué dans des Clubs où nous n'étions que trois blancs becs (rires) !
Dans le sud des USA, il y a encore une différence très marquée. Il ne s'agit, heureusement, plus de ségrégation mais les ethnies ne se mélangent encore pas vraiment...
 
Paradoxalement on retrouve beaucoup de musiciens blancs qui jouent du Blues très roots aujourd'hui. je pense à Kenny Brown, qui est considéré comme le fils adoptif de RL Burnside, et à toute la bande des North Mississippi All Stars (menée par les frères Dickinson). Est-ce des gens que tu as eu l'occasion de croiser ?
J'ai eu l'occasion de voir les North Mississippi All Stars en concert mais je ne les ai pas rencontrés. 
Pour en revenir à ce que tu disais, il y a un bassiste noir du nom de Jiggs Walker (ami de Mississippi James) qui est un "patriarche". Il m'avait pris sous son aile car il trouvait extraordinaire qu'un jeune français vienne jouer du Blues. Il était complètement amoureux de cette idée.

Les américains n'arrivent pas à comprendre que nous, les français, ayons connaissance de ce qu'est le Blues. Pour eux, la France se résume au fromage, à la baguette de pain et au savoir vivre.
C'est une culture très roots, très rurale... Ils ont l'impression qu'elle ne dépasse pas les frontières de leur quartier.
Ils n'ont pas conscience que le Blues a un rayonnement international et qu'en France nous puissions écouter les mêmes artistes qu'eux.
Donc il trouvait cela "very charm" !
 
Y a t’il encore beaucoup de jeunes qui s'intéressent à cette musique aux USA ?
C'est là que le bas blesse...
Les jeunes écoutent ou du Rap, ou du Métal...
C'est pour cela que je trouve que le Blues est un peu en danger. Je pensais trouver du Blues partout dans le Mississippi mais, en fait, il n'y est pas très vivant. Il y a encore des chanteurs mais ils commencent à avoir un certain âge. On y trouve des gens, comme des professeurs d'Université, qui ont une connaissance du Blues mais la jeunesse est vraiment passée à autre chose.
 
As-tu rencontré des musiciens français qui vivent aux USA ?
Non, absolument pas...
 
Même pas Freddy Koella que tu connais bien et qui est, aujourd'hui, installé en Californie ?
Il a vécu à New-Orleans pendant une dizaine d'année et quand je suis arrivé dans la région il a déménagé à Los Angeles. Donc, nous nous courrons après (rires) !
Je l'ai revu une fois à Saint-Amarin, en Alsace, mais jamais aux Etats-Unis (rires).
 
Il sait que tu es installé là-bas. Avez-vous des contacts réguliers ?
Absolument, nous nous appelons de temps en temps et nous nous envoyons des e-mails !
 
Peux-tu me présenter ton premier album solo, un disque instrumental (Riviera, 2007) ?
Cela fait une dizaine d'années que je réfléchi à produire une musique, basée autour de la guitare, qui soit originale. Je ne voulais pas faire un "album de guitariste" ou une succession de démos et de solos de guitare. J'ai, donc, cherché un angle d'approche...
J'ai déménagé aux USA à l'époque du cyclone Yvan, tout le Golfe du Mexique était complètement ravagé. Avec mon trio de Blues nous avions fait un concert dans une île du Golfe du Mexique qui se nomme St George Island. Comme d'habitude je me promenais avec mon appareil photo et je suis tombé sur la pochette du disque...
J'ai "shooté" ce camion rouge avec ce restaurant de fruits de mer bleu et tout cabossé...
Cette image désolée et "cassée" me semblait aussi esthétiquement satisfaisante.
Cela correspondait à ce que je voulais faire. Une musique mélancolique mais possédant un sens positif. A cette période je faisais des jams en ligne avec le bassiste Franck Bedez, il était à Strasbourg et moi en Floride, nous nous échangions des fichiers musicaux...

Un jour le morceau d'ouverture du disque, "Rain Dance", est apparu au détour d'une jam. Je l'ai mis sur ma page Myspace et nous avons reçu des réactions très positives.
Nous pensions donc "tenir" quelque chose d'intéressant, un concept original...
Nous avons persévéré et exploré la chose en enregistrant plusieurs titres. Un an après l'album était en "boîte".
 
C'est un album sans aucun texte qui, pourtant, évoque beaucoup de choses. Ce serait une bande originale parfaite pour un "road movie"...
Je suis très influencé par tout ce qui est visuel, y compris le milieu du cinéma avec les frères Coen, Wim Wenders etc...
Le film Paris-Texas m'a profondément marqué...
Mon album est né après sa pochette. J'ai toujours besoin d'avoir un support visuel pour composer. Donc il n'est pas étonnant que l'auditeur se voie plongé dans un univers graphique.
 
Souhaiterais-tu te lancer dans le chant ?
Oui absolument, je voudrais faire une carrière de chanteur de charme (rires) !
En fait non, pas du tout. Je chante sous ma douche, ça suffit (rires).
 
Tu t'inspires d'images et tu es un très bon photographe. L'autre jour tu m'as dit que tu souhaiterais continuer à travailler de la même manière en enregistrant à partir d'une photo que tu aurais prise...
J'ai commencé un nouvel album au printemps 2009 en me disant "tiens, je vais d'abord shooter la pochette". Le seul problème et que j'en suis encore là (rires), à faire des photos. Si tu vas sur mon site Internet, tu y trouveras une rubrique "images". Au fil des mois, elle est devenue un véritable essai sur la vie dans le Mississippi. Actuellement mon énergie créatrice passe par la photo. Je suis complètement obsédé et envoûté par cela. Je pense que lorsque la source va se tarir, je vais me remettre à faire de la musique (rires).
 
Ta musique, justement, comment la définirais-tu ?
Bonne question...
C'est de la musique instrumentale qui est influencée par les musiques roots américaines.
Les américains appellent cela de l'Americana.
Sur mon disque il y a aussi un petit côté "high tech" car il n'y a pas de batteur. Nous avons utilisé des percussions. A l'époque j'écoutais beaucoup la chanteuse Bjork dont les chansons utilisent des rythmes de percussions influencés par la Musique Contemporaine, des bruits de papiers froissés, de flamme etc...
Les percussions sur "Riviera" ont été faites comme cela, avec du papier, des casseroles, des coups de lattes dans l'armoire que j'ai samplé...
J'ai mis tout cela dans un logiciel et voilà...
Je cherchais, aussi, à offrir un petit côté européen qui ressemblerait à ce que fait l'IRCAM (Institut de Recherche et coordination Acoustique/Musique) . Je voulais mélanger un aspect sophistiqué de la musique à des instruments plus roots (Dobro, Mandoline, Telecaster...).
 
De quels guitaristes te sens-tu le plus proche actuellement ?
Sûrement de ce garçon qui se nomme Michael Landau. C'est un guitariste de studio à Los Angeles. Sa manière de jouer me touche beaucoup. Il a un côté très visuel, on dirait qu'il parle avec sa guitare. Il y a un côté très "Coltrane" dans son jeu. C'est un gars qui a passé sa vie à enregistrer pour des artistes comme Witney Houston. D’ailleurs il ne cite jamais les chanteurs avec lesquels il a travaillé car il n'en est pas très fier. Il a fait des sessions pour des albums vendus à des millions d'exemplaires. Il joue deux fois par semaine dans un Club de Los Angeles nommé Baked Potato. Il y fait sa musique qui est très "barrée" devant 20 spectateurs, c'est rigolo...
 
Est-ce qu'en t'installant aux USA, tu as perdu le contact avec la scène Blues française ou as-tu toujours un oeil rivé sur elle. Y'a t’il des guitaristes français qui t'impressionnent plus que d'autres ?
Je n'avais pas vraiment conscience de la valeur de la scène Blues française, avant de partir, car je faisais plutôt de la Country Music.
Durant ce séjour j'ai rencontré un garçon qui s'appelle Fred Chapellier qui est LE guitariste de Blues français. Je suis tombé amoureux de son jeu et de son son.
J'espère que nous allons rester en contact. C'était une rencontre fantastique !
 
Peux-tu me parler des derniers projets auxquels tu as participé ?
Je viens d'enregistrer un morceau pour le prochain disque de Charlie Mc Coy "Duets with Friends". Il m'a fait l'honneur de me demander de lui composer un morceau. L'album sortira au mois de mai ou au mois de juin 2010.
 
As-tu une conclusion à ajouter ?
Je repars aux Etats-Unis dans 3 jours et je voulais te dire que le séjour en Alsace a été fantastique. Je voulais te remercier pour les bons moments que nous avons passés, notamment au Caf' Conc' d'Ensisheim. Je serai de retour en juin et il me tarde de revenir, merci !
 
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Interview réalisée au
Caf' Conc' d'Ensisheim
le 28 février 2010

Propos recueillis
par David BAERST

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